Surmonter les comptes spéciaux : Guide essentiel

Vous avez le vent dans les voiles. Vous venez d’obtenir un contrat important.

Vous devez agrandir votre usine et vous équiper pour répondre aux commandes, mais vous utilisez vos fonds de roulement. Erreur! Cette mauvaise gestion de contrats amène votre prêteur à court terme à lever le drapeau rouge et à vous placer dans la catégorie des « comptes spéciaux ».

Les comptes spéciaux, ça veut dire que ça va mal. Vous devrez avoir des rencontres hebdomadaires pour faire le point avec vos banquiers. Vous êtes à leur merci.

Voici quoi faire si vous tombez dans cette catégorie

1. Avant les comptes spéciaux

Attitude gagnante envers votre banquier : l’honnêteté

Attitude nuisible : le déni

INDICATEURS CLÉS QUE ÇA VA MAL

  • Faible profitabilité
  • Cash flow négatif
  • Service de la dette élevée
  • Ratios non respectés
  • Carnet de commandes bas

CE QU’IL FAUT SAVOIR

Le banquier commence à s’inquiéter lorsque :

  • La marge de crédit et le pouvoir d’emprunt sont constamment utilisés au maximum.
  • L’entreprise finance son développement (immobilisations, R&D, investissements) par la marge de crédit.
  • Il n’y a pas de réaction proactive de l’entrepreneur tel qu’aller le rencontrer et l’informer de la situation et du plan d’action.
  • L’entrepreneur peut avoir avantage à changer son directeur des finances (plus expérimenté).
  • L’indicateur le plus IMPORTANT est le déficit de couverture sur les garanties.
  • Le transfert aux comptes spéciaux (CS) est décidé par le département de crédit de la banque en collaboration avec le directeur de comptes.
  • L’entrepreneur peut demander une estimation des coûts de ce consultant de la banque, qui seront payés par l’entreprise.
  • Le consultant de la banque fait un rapport de la situation et doit le valider avec l’entrepreneur avant de le présenter au banquier. En général, l’entrepreneur peut consulter le rapport (analyse), sauf les recommandations.

2. Pendant les comptes spéciaux

Attitude gagnante face à votre banquier : persévérance

Attitude nuisible : panique et /ou ne pas demander de l’aide

INDICATEURS CLÉS

  • Dépassement significatif de la marge de crédit
  • Défaut de paiement
  • Garanties déficientes
  • Injection nécessaire de capitaux dans l’entreprise

CE QU’IL FAUT SAVOIR

  • Le directeur de comptes doit expliquer à l’entrepreneur le déroulement de cette étape.
  • Le transfert signifie, en général, une perte de confiance dans la capacité des dirigeants à redresser la situation.
  • Normalement, le directeur de comptes du département des CS va rencontrer le dirigeant à son entreprise. (Sinon, le dirigeant devrait aller le rencontrer.)

Mandat des comptes spéciaux (CS) : unité d’intervention qui n’est pas dans la même structure que les prêts aux entreprises dont l’objectif est de réduire le risque de la banque et d’évaluer si une provision pour pertes doit être prise.

  • Si la situation se détériore encore, la banque envoie une lettre d’insatisfaction (premier avis) et mandate un consultant pour évaluer le plan de redressement de l’entreprise.
  • Le consultant de la banque provient en général d’une firme comptable et veille aux intérêts de la banque, notamment en validant la valeur des actifs donnés en garantie. C’est ici un point critique.

3. Sortir des comptes spéciaux

Attitude gagnante : confiance

Attitude nuisible : excès d’enthousiasme

INDICATEURS CLÉS

  • Clients rentables seulement
  • Cash flow positif
  • Dettes financées adéquatement
  • Fonds distincts pour le développement

CE QU’IL FAUT SAVOIR

La sortie des comptes spéciaux est décidée par le responsable de votre compte dans ce département lorsque :

  • Le principal critère est un retour à la rentabilité et une bonne flexibilité financière (excédent de couverture).
  • Le directeur de comptes initial redevient le contact de l’entrepreneur.
  • Le passage aux comptes spéciaux laisse une race auprès de la banque.
  • Cela explique que plusieurs entreprises changent d’institution en cours de route.