Toutes les start-ups se ressemblent. Elles font vivre à ses fondateurs un mélange de vertige et de déception. Tous les entrepreneurs recherchent sans le savoir, un équilibre entre leur émotions immédiates (la peur de l’échec ou quelquefois la peur du succès) et leur émotions attendues (la joie de la réussite).
Dès que l’entrepreneur s’engage dans un nouveau projet, il vit simultanément deux processus, un processus d’apprentissage pour tenter de trouver un levier de création de valeur, et en même temps, un processus de détérioration des ressources mises à la disposition du projet.
À partir d’une idée floue, l’entrepreneur essaie par tâtonnement d’intéresser des clients. La rétroaction obtenue des interactions positives avec les autres et les résultats de ses expérimentations, sont une source inestimable d’apprentissage qui lui procure beaucoup d’enthousiasme et de bonheur. Il a le sentiment que les choses progressent. Ce processus se fait souvent par tâtonnement, intuition et par des petits coups de chance.
En même temps, au fur et à mesure qu’il travaille d’arrache-pied sur son projet, il épuise peu à peu ses ressources. L’angoisse, l’usure, la fatigue, les conflits interpersonnels, la perte de crédibilité, qui en découle sont des conséquences inévitables. Il s’épuise de plus en plus jusqu’à ce qu’il n’ait plus de ressources pour continuer. Le temps est donc un facteur critique pour une startup. D’où l’importance de valider les hypothèses de valeur de son projet le plus rapidement possible, avec beaucoup d’intensité, afin que le goût d’entreprendre et l’engagement ne disparaissent pas par le seul effet du temps. C’est ce que Eric Ries dit lorsqu’il suggère d’aller valider la validité de l’intuition par la confirmation.
Jean Lepage, pour plus d’articles consultez mon blog

