Fabriquons plus de produits, innovons!

Par Jean Lepage

Pourquoi certains pays se développent économiquement, alors que d’autres stagnent ? Parce que les pays qui se développement le plus, accumulent des connaissances productives leur permettant de produire une plus grande diversité de produits complexes. Ce sont des pays plus complexes économiquement!

Lorsque l’on exa­mine les données, il est clair que la prin­ci­pale rai­son de notre manque de productivité est le manque d’inves­tis­se­ment du sec­teur privé dans la recherche et le déve­lop­pe­ment et dans l’amé­lio­ra­tion des com­pé­tences de la main-d’œuvre.

La complexité économique d’un pays, d’une région ou d’une ville comporte deux éléments essentiels qui déterminent son niveau de développement et sa compétitivité. 1- L’existence d’un stock très diversifié de connaissances, de savoir-faire et de capacités au sein d’une économie, dont chaque individu détient une part. Pensez aux spécialités scientifiques, à la maitrise d’une technologie, au design, aux processus industriels, etc… 2- Le second facteur découle du fait que ces connaissances sont réparties entre les individus. La capacité de créer des produits à forte valeur ajoutée et sophistiqués dépend des interactions et de la complémentarité des savoir-faires individuels, combinées ensemble. Plus un produit est sophistiqué, plus les capacités et les connaissances individuelles requises pour sa production seront élevées. Plus la collaboration pour le fabriquer est nécessaire. C’est ce qui distingue un pays comme le Japon, d’un pays comme le Malawi, qui est un des plus pauvres sur la terre.

La clé de la compétitivité est d’accroître la production et l’exportation de biens à plus forte valeur ajoutée. Pour le secteur de la transformation du bois par exemple,  la prospérité économique passe par le bois d’ingénierie et non par la production de deux par quatre. Il en est ainsi pour les autres secteurs manufacturiers. La valeur ajoutée ne peut être obtenue que si on accorde plus d’importance à la recherche et au développement (R & D) qu’à la transformation numérique, ou de prendre un virage vert (même si les deux enjeux sont importants).

Le secteur manufacturier de demain ne dépend donc pas de l’automatisation, ou l’exportation, mais de l’innovation dans les produits.

Stimuler la fabrication à valeur ajoutée

Le Québec comporte des centaines d’organismes actifs, supportés par le gouvernement pour aider les entreprises manufacturières à prendre leur envol. Mais le manque d’innovation et de productivité du secteur industriel demeurent des enjeux qui nuisent à sa compétitivé. On doit inverser cette tendance, sinon c’est notre qualité de vie qui risque d’écoper.

Afin de mieux accompagner nos PME manufacturières dans la création de valeur, plusieurs pistes de solution s’offrent à nous:

  • Favoriser le maillage entre les centres de recherche et les PME en valorisant la recherche et le prototypage au sein des PME;
  • Cartographier les services, accroître la collaboration et les référencement entre les organismes, en misant sur des approches «no wrong door»;
  • Régionaliser l’accès aux programmes et aux organismes afin de rendre l’innovation plus accessible localement;
  • Mieux former les employés et les futurs employés à l’innovation, à la productivité et à la fabrication à valeur ajoutée afin d’insuffler une culture de l’innovation au sein des entreprises;
  • Développer l’intrapreneurship et le maillage inter-entreprise;
  • Valoriser l’achat local et l’approvisionnement local, notamment au sein des différents ministères et institutions publiques;
  • Mettre en place, dans chacune des zones économiques là où il y a une forte concentration d’entreprises manufacturières, une équipe d’intervention tactique qui interviendra sur le terrain, entreprise par entreprise;
  • Stimuler l’économie circulaire afin de générer de nouvelles opportunités;
  • Créer un incubateur industriel afin de supporter la création de nouvelles pousses industrielles.

Les entreprises seront ainsi en mesure de fabriquer des produits complexes, auront plus de capacité d’exporter, d’innover, et de réussir leur virage numérique. Elles auront ainsi une meilleure position sur les marchés étrangers. Tels des locomotives entraînant des wagons, ces entreprises prospères inciteront d’autres entreprises à innover. Une société qui favorise l’essor de l’innovation, deviendra plus riche, prospère, de façon durable. 

Pour en savoir plus sur l’ICE voir le site  https://atlas.cid.harvard.edu

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